Saint du Jour

Saint Gérard

3 octobre

Abbé
mort en 959

Histoire

Né d'une famille lotharingienne importante dans la région de Namur (Belgique), Gérard se lance, selon la coutume, dans la carrière des armes. Mais au cours d'une visite à Paris, un passage par l'abbaye Saint-Denis va modifier sa vie. Il passera plusieurs années à se former avant de rentrer dans la région de Namur et de fonder à Brognes l'abbaye qui porte aujourd'hui son nom. C'est lui qui introduira la Règle bénédictine dans la région.

Ensuite, à la demande de plusieurs évêques, ducs et comtes de Lotharingie et de Flandre, il entreprendra la réforme de plusieurs monastères.

Anges Gardiens

2 octobre (auparavant, la fête des anges gardiens correspondait au premier dimanche de septembre

Tradition

Les anges sont cités abondamment dans l'Ancien et le Nouveau Testament, mais ils sont également connus de l'Islam et, parfois sous d'autres formes, des Romains, des Egyptiens, des Grecs, des Babyloniens et des Sumériens.

Selon les textes, ils ont été créés par Dieu tout en étant d'essence purement spirituelle. Leur fonction est d'assurer la liaison entre Dieu et les hommes, c'est-à-dire entre le Ciel et la Terre. D'où le songe de Jacob qui voit des anges monter et descendre sur une échelle posée sur la terre et dont le sommet se perd dans le ciel.

Les anges sont les représentants de Dieu auprès des hommes et sont également chargés des louanges de Dieu.

Le culte des anges gardiens est apparu en Espagne avant d'être étendu à toute l'Eglise par le pape Paul V en 1608. C'est en 1667 que Clément IX fixe leur fête au premier dimanche de septembre.

Les anges appartiennent aux "hiérarchies célestes" qui sont généralement citées au nombre de sept : anges, archanges, chérubins, séraphins, etc. De nombreux textes traitent de ce sujet, mais l'un des angéologues les plus célèbres est Denys l'Aréopagite. Aucun ange ne porte de nom, contrairement aux archanges. Leur nombre n'est pas défini.

Représentations

Certains commentateurs ont voulu faire dériver l'iconographie des anges des Victoires des Grecs et des Romains. Or, les anges sont masculins tandis que les Victoires sont de sexe féminin.

Duran les premiers siècles du christianisme, les anges sont aptères et ne se distinguent des simples mortels que par leur nimbe. Le premier ange ailé date du IVe siècle.

A partir du XIIe siècles, les anges sont représentés avec un visage juvénile (cfr. l'Ange au Sourire de la cathédrale des Reims). Dès la Renaissance, les représentations profanes des anges leur donnent un visage féminin. L'ange gardien apparaît aux XVIIe-XVIIIe siècles.

Vêtements

A l'époque paléo-chrétienne, les anges portent la tunique et le pallium. Ils sont chaussés de sandales.

Au Moyen-Age, ils sont vêtus comme des prêtres et portent la dalmatique.

A partir du XIVe siècle, ils sont parfois représentés en tenue de chevalier.

A la fin du Moyen-Age, leur corps est parfois couvert de plumes d'oiseaux

Les vêtement sont de couleur rouge incarnat conformément à la symbolique des Pères de l'Eglise qui voyaient dans cette couleur celle de la nature spirituelle des anges. Par contre, les anges déchus sont habillés de bleu, couleur du péché.

Fonctions

Chacune des hiérarchies a sa fonction particulière.

Parmi les archanges, Gabriel est l'annonciateur, Michel est le chef des armées célestes, etc.

Les vitraux montrent souvent des anges portant des encensoirs.

Certains anges ont comme attribut des instruments de musique parce que les commentaires des Pères de l'Eglise définissaient la musique des sphères célestes comme les sons harmonieux des légions célestes. Ce type d'ange musicien apparaît au XIIe siècle. Dans les scènes du Jugement Dernier, les anges ont comme attribut des trompettes.

Dans la Bible

La Bible de Worms (XIIe siècle) identifie la création de la Lumière à celle des anges. Ils sont en relation avec le Feu du Ciel. La Renaissance les montrera souvent suivi d'une gerbe de feu.

Saint Rémi

1er octobre (ou 15 janvier selon les sources)

Archevêque de Reims
Ve siècle

Histoire

Rémi est né vers 436 et devient archevêque de Reims à 22 ans. Sa vie nous est contée par différents textes dont le principal est la Vita Sancti Remigii, rédigée par Hincmar (archevêque de Reims de 845 à 882).
Rémi est surtout connu pour avoir baptisé le roi des Francs, Clovis, en 496, après la bataille de Tolbiac. Clovis avait promis à sa femme Clothilde de se convertir au christianisme si Dieu lui apportait la victoire.

On lui attribue plusieurs miracle dont celui d'avoir éteint d'un geste de la main l'incendie qui menaçait Reims. On dit aussi qu'au cours d'une visite chez une parente, il fit jaillir du vin en abondance d'un tonneau vide. Il rendra aussi la vue à un aveugle. Mais le miracle le plus important est celui qui nous est rapporté par Hincmar. La colombe du Saint-Esprit apporte à Rémi une ampoule céleste contenant de l'huile sainte avec laquelle il baptise Clovis. Cette ampoule dont le contenu ne s'épuisait jamais était conservée à l'abbaye Saint-Rémi de Reims et détruite au cours de la Révolution Française.
C'est ce rituel qui fera de Reims le lieu privilégié du sacre des rois de France.

Représentations

Rémi est généralement représenté en évêque, avec un livre et la Sainte Ampoule. Les miracles réalisés par Rémi sont calqués sur ceux de Jésus. La colombe apportant la Sainte Ampoule est manifestement inspirée de celle qui descend sur Jean-le-Baptiste lors du baptême de Jésus. Parmi les scènes de la vie de Rémi les plus souvent représentées, celle du baptême de Clovis occupe la place la plus importante (par exemple sur le portail sud du transept de la cathédrale de Chartres).

Attributs

• ampoule du baptême
• colombe
• crosse d'évêque
• livre

Saint Jérôme

30 septembre
Docteur de l'Eglise
vers 340-420

Histoire

Avec Augustin, Ambroise et Grégoire le Grand, Jérôme est l'un des quatre grands Docteurs de l'Eglise latine.
Il est né en Dalmatie ou en Vénitie vers 340. C'est à Rome qu'il étudiera le latin et le grec avec le grammairien Donnat. Après avoir reçu le baptême, il part pour la Terre Sainte et se retire durant trois ans dans le désert de Syrie pour y mener une vie d'anachorète semblable à celle de Paul Ermite dont il écrit la vie.

Revenu à Rome en 382 et devenu l'un des familiers du pape Damase, il est chargé par celui-ci de traduire la Bible en latin (ce que l'on appellera la Vulgate) à partir de la version grecque des Septante et des manuscrits hébreux.

Il consacrera sa vie à cette oeuvre, d'abord à Rome puis en Palestine.
Il meurt à Bethléem en 420.
La Vulgate sera reconnue comme version officielle de l'Eglise au concile de Trente.

Représentations

Saint Jérôme est souvent représenté âgé, coiffé d'un chapeau de cardinal (bien qu'il ne le fut jamais).

Plusieurs épisodes de sa vie et des légendes qui l'entourent sont représentés :

• Jérôme fait pénitence au désert.
• Cranach l'Ancien le montre se frappant la poitrine avec des pierres.
• traduisant la Bible sous l'inspiration du Saint-Esprit :
• il est assis devant un pupitre, en train d'écrire comme un évangéliste tandis qu'une colombe lui souffle les paroles divines dans l'oreille.

A partir de la Renaissance, il porte souvent des lunettes. en compagnie des trois autres Docteurs de l'Eglise.

Représentations la plus fréquente : Jérôme retire une épine de la patte d'un lion dans le désert.

Représentations plus rares :

• tentation dans le désert : des femmes nues dansent devant lui
• Jérôme voit en songe des anges qui le flagellent car ils lui reprochent de trop aimer Cicéron.

Attributs

• Bible
• chapeau de cardinal
• lion

Saint Michel

29 septembre

Archange

Tradition

Michel est le chef de la milice céleste et le défenseur de l'Eglise. C'est lui qui combat contre les anges rebelles et contre le Dragon de l'Apocalypse.

Il a également une fonction de psychopompe puisqu'il conduit les âmes au Jugement Dernier. Dans ce rôle, il est complémentaire de saint Christophe qui, dans sa fonction de passeur, aide les âmes à traverser le fleuve de la vie et de la mort.

En Occident, le culte de saint Michel se développe à partir des Ve et VIe siècles, d'abord en Italie et en France, ensuite en Allemagne avant de se répandre dans tout le monde chrétien.

La Contre-Réforme fera de saint Michel le symbole de la lutte contre le Protestantisme.

Représentations

Deux grands types :

• en chevalier et armure, armé d'une lance (parfois d'une épée) et d'un bouckier orné d'une croix. Il terrasse le Démon (parfois le Dragon). Il est généralement à pied tandis que saint Georges combat le Dragon à cheval, ce qui permet de les distinguer. Mais surtout, saint Michel est ailé tandis que Georges ne l'est pas.
• avec une balance face à Satan lors du Jugement Dernier. Dans ce cas, il est représenté en ange et non en chevalier.

Attributs

• lance (parfois remplacée par une épée, elle-même parfois flamboyante)
• ailes
• démon ou dragon

Commentaire

Michel, Gabriel et Raphaël, les trois archanges "retenus" par l'Eglise sont dits "saint", ce qui est curieux puisque ce titre n'est, en principe, attribuable qu'à un homme. Autre exception, le Saint-Esprit. Pourquoi l'Eglise ne cite-t-elle pas Uriel, le quatrième archange de la tradition biblique ?

Les oratoires dédiés à saint Michel sont généralement situés sur des hauteurs, pas des montagnes, mais des collines. Dans l'occident chrétien, les sites dédiés à saint Michel l'étaient autrefois au géant Gargantua. C'est le cas par exemple du Mont-Saint-Michel (voir saint Aubert)

Pour les Alchimistes, le combat entre Michel et le Dragon (qui est "terrassé" et pas tué) symbolise la "fixation" du Mercure par le Soufre. Le Mercure symbolise en effet la matière insaisissable qu'il convient de "coaguler" pour qu'une création puisse être. Cette coagulation est la première condition de toute Création. Michel représente donc l'Esprit qui coagule autour de lui un Corps (Dragon), ces deux éléments étant unis par l'Ame, le Sel. Sa lance symbolise l'axis mundi qui unit Ciel et terre.

L'interprétation que donne l'Eglise du Jugement Dernier n'est pas conforme à la Tradition. Selon la Tradition, ce qui est "jugé", ce n'est pas la quantité de bien et de mal produite durant la vie, mais le respect ou nom du mandat qui nous a été confié. Bien et Mal sont aussi indissociables que YIN et YANG et doivent rester en équilibre. Les rêveries du Nouvel Age d'un monde où ne subsisterait que le Bien ne tiennent aucun compte de l'harmonie universelle. Nous avons trop souvent tendance à juger selon nos critères humains de temps et d'espace restreints. L'univers est et doit rester équilibré et toute avance du Bien se traduirait inévitablement par une recrudescence du Mal. Et ceci est l'un des principes les plus difficilement accessibles aux modernes qui ne voient là qu'une invitation à commettre le Mal.

C'est ainsi que les Egyptiens comprenaient la colonne Djed dont la rectitude garantissait l'équilibre de l'empire et donc de l'Univers.

Saint Michel est le patron de la ville de Bruxelles dont les couleurs sont le vert et le rouge, couleurs de l'Eau et du Feu. Bruxelles est en effet l'un de ces lieux sacrés construits à la frontière entre le Sec et l'Humide, tout comme le Mont-Saint-Michel dont les relations géobiologiques avec Bruxelles sont fort intéressantes mais trop longues à exposer ici.

Saint Wenceslas

28 septembre

Roi de Bohème

martyr
mort en 938 (ou 1038 selon les sources)

Histoire

Wenceslas a 10 ans lorsque son père Wratislas, qui gouvernait une partie de la Bohème, meurt au cours d'une guerre contre les Hongrois. Wenceslas et son frère Bodeslas sont alors élevés par leur grand-mère Ludmila qui les place sous la direction d'un prêtre slave. Leur mère, Drahomira, mécontente de ce choix fait assassiner Ludmila.

Jusqu'à ce qu'il soit en âge de gouverner, Wenceslas sera contraint de voir les prêtres la nuit. Plus tard, il fera revenir à Prague les reliques de sa grand-mère. Il mourra assassiné par son frère et deviendra le saint national de la Tchéquie et le patron de la Bohème. Il est enterré à la cathédrale saint Gui de Prague.

Représentations

Wenceslas est généralement représenté en armure de chevalier avec une lance et un bouclier décoré de l'aigle impérial. Il est parfois représenté avec une grappe de raisins et un pressoir.

Sa mise à mort est parfois représentée.

Attributs

• bonnet ducal ou couronne royale
• armure de chevalier avec lance et bouclier
• poignard
• grappe de raisins et pressoir (rare)

Saints Côme et Damien

26 septembre (ou 29 mars)

Martyrs
morts en 287 (?)

Histoire

Côme et Damien étaient deux frères jumeaux qui exerçaient gratuitement la médecine afin de diffuser la foi chrétienne parmi leurs patients. On les qualifie d'anargyres car ils ne perçoivent ni accepte aucune rétribution. On venait les voir, dit-on aussi bien pour guérir les animaux que les hommes.

Les récits de leur martyre sont purement légendaires. Ils auraient été jeté enchaînés dans la mer (comme saint Vincent de Saragosse) avant qu'un ange les libère de leurs liens et les ramène sur le rivage. Le proconsul Lysias les fait alors enchaîner à un poteau pour les faire brûler vifs, mais les flammes les épargnent et s'attaquent à leurs bourreaux. On tente alors de les lapider puis de les percer de flèches mais là encore sans succès. Ils seront finalement décapités.

Le culte de ces deux saints se répand en Europe grâce à la Légende Dorée de Jacques de Voragine.

Représentations

On représente souvent le miracle opéré par les deux saints : la greffe d'une jambe d'un Noir sur un sacristain de l'église Saint-Côme-et-Saint-Damien de Rome, atteint de gangrène gazeuse. Ce diacre est donc représenté avec une jambe blanche et l'autre noire.

On représente aussi parfois la main de Dieu sortant des nues et leur donnant une trousse de chirurgien.

Attributs

• Robe fourrée
• Bonnet cylindrique de médecin
• Trousse de chirurgien

Commentaire

Dans de nombreuses traditions, les hommes ont été tentés de provoquer des états de rêve permettant d'entrer en contact avec la divinité. Ils pratiquaient pour cela le jeûne et diverses méthodes de mise en condition, prenant même éventuellement des drogues hallucinogènes. Mais ils pratiquèrent aussi ce que l'on appelle l'incubation. L'incubation est le fait de dormir dans le temple, ce qui le double avantage d'éloigner les mauvais esprits (toujours à l'affût en cas de faiblesse et incapables de pénétrer dans un lieu sacré) et d'entrer en communication directe avec la divinité.

Le christianisme a repris ces pratiques, au moins durant les premiers siècles de son histoire. On restait dans les églises pour y obtenir le secours des saints. Il est facile de s'en convaincre en parcourant les chroniques des sanctuaires des églises d'Orient du IVe au VIIe siècles. Les saints sont vraiment les successeurs des dieux. On sait avec certitude que ce fut le cas de saints Côme et Damien.

C'est Grégoire de Tours, au VIe siècle, qui nous fournit les détails les plus circonstanciés sur la manière dont se pratiquait l'incubation en Occident, et spécialement dans les basiliques de Saint-Martin de Tours et de Saint-Julien de Brioude.